Limogeage de Thierry Bolloré

Communiqué de presse
11/10/2019

Un nouveau jeu des chaises musicales... Et l’avenir de Renault et des salariés dans tout cela ?

Dans la foulée de l’affaire Carlos Ghosn, les coulisses des dirigeants de Renault font une nouvelle fois la une de l’actualité.

Au-delà des malversations et de l’enrichissement personnel dont est accusé l’ex-Workers Killer (tueur de travailleurs), cette affaire avait mis en évidence le totalitarisme du top management n’acceptant aucune contradiction, aucune proposition du terrain pouvant remettre en cause les appétits toujours croissants des actionnaires. Y compris, si elles permettent de répondre aux besoins de mobilité et au développement de l’emploi industriel et d’ingénierie en France.

Le limogeage de T. Bolloré montre que rien n’a changé depuis !

Les divergences des principaux dirigeants ne portent pas sur l’orientation de l’entreprise ! Ce que M. Senard a précisé implicitement lorsqu’il a reçu les organisations syndicales à l’issue du Conseil d’Administration. M. Senard a justifié l’exclusion de M. Bolloré « pour donner un nouvel air à l’Alliance et au management de Renault, pour plus de respiration interne et maintenir la performance du groupe... »

Les dirigeants partagent leur obsession maladive d’un niveau de marge toujours croissant avec 7% de profitabilité d’ici 2022, accompagné d’une « ... politique de dividende visant à doubler progressivement, d’ici la fin du Plan, le taux de distribution du résultat net du Groupe... ». Soit la promesse pour les actionnaires de capter 40% du résultat net d’ici 2022, quand ils ont déjà empoché plus de 4,8 milliards d’€ (27%) sur les plus de 17,8 milliards de résultats nets cumulés depuis 2013.

  • Exigences actionnariales hallucinantes lorsque les mêmes, au prétexte de normes environnementales et sécuritaires jugées contraignantes et de baisse de marché, annoncent du sang et des larmes pour les salariés, qui sont déjà appelés à supporter des baisses de budget, le départ de prestataires et d’intérimaires et des jours de chômage avec pertes financières à la clé. Et dans cette logique, des salariés sollicités prochainement à accepter de nouveaux moins disant sociaux au prétexte fallacieux de limiter les baisses d’emplois pour obtenir de nouveaux gains de productivité.
  • Exigences actionnariales hallucinantes, lorsque l’entreprise à besoin d’investir et de consacrer ses ressources financières pour répondre aux besoins de mobilité de tous et aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux !

Et dans l’état actuel des choses aucun plan, aucune ambition ne sont apportés permettant à Renault et plus globalement, à la filière automobile française (et notamment ses emplois d’ingénierie industriels) d’être pérenne dans le temps !

Interrogé par la CGT sur la poursuite du plan « Drive the futur » présenté en 2017 malgré l’environnement (baisse du marché, besoin d’investissements, électrification...) et sur la nécessité d’entendre et de prendre en compte ce que les salariés et leurs représentants ont à dire, M. Senard a déclaré « ...revoir le plan sans pouvoir donner de réponse précise sur le sujet... ».

L’espoir faire vivre, mais le choix du triumvirat ne nous donne pas un espoir de changement de cap pour que l’intérêt commun des salariés et populations prenne le pas sur celui des quelques actionnaires. Mme Delbos et Messieurs De Los Mozos et Murguet désignés pour remplacer provisoirement T. Bolloré, ont des états services déjà connus et comme chacun sait, ils ont été de fidèles apôtres de la gestion financière de l’entreprise.

Prochainement, la CGT popularisera des propositions concrètes qui permettent de conjuguer réponses aux besoins de mobilité et aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux. Propositions mises en discussion le plus largement possible.


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