A propos de la conférence de presse de Carlos Ghosn

Communiqué de presse
08/01/2020

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Jean de La Fontaine

On a appris, par France Info, que le PDG déchu et en fuite avait choisi lui-même les journalistes accrédités pour sa conférence de presse d’aujourd’hui à Beyrouth... Ce qui en dit long sur sa capacité à supporter la contradiction... devant un tribunal, ce ne sont pas les accusés qui choisissent leurs contradicteurs…

Carlos Ghosn persiste à dire qu’il est l’objet d’accusations non fondées sans possibilité de se défendre... Il faut se souvenir qu’en 2011, Carlos Ghosn a licencié trois hauts cadres accusés d’espionnage industriel au profit de la Chine. Il les a accusés publiquement au journal de 20h00 (le dimanche 23 janvier) sans se soucier d’enquête ou d’éléments de preuve factuels.

Et les victimes n’ont pas eu le droit de réponse qu’elles pouvaient attendre. Accusations qui se révéleront ensuite infondées. Il faut se souvenir que l’entreprise avait même anticipé un plan de communication au cas où l’un d’eux se suiciderait.

Finalement, comme l’a écrit Les Echos, Carlos Ghosn souhaitait « Dire toute la vérité, rien que la vérité… mais surtout « sa vérité ». » Il n’a pas apporté d’éléments factuels et contrôlables pour sa défense, dans une salle qui n’avait ni vocation ni les moyens de le contredire.

Les faits sont tenaces et il est incontestable qu’il s’est soustrait à la justice japonaise indépendamment de ce que l’on peut en penser et ne sera jamais jugé dans l’archipel nippon.

Pour la CGT, C. Ghosn a dit ce qui pose à notre sens le problème essentiel auquel l’industrie automobile française est confrontée lorsqu’il affirme que « le PDG et le Conseil d’Administration sont là pour créer de la valeur et protéger l’intérêt des actionnaires ». Objectif contraire à ceux des salariés et plus globalement à l’industrie française.

Stratégie financière qui explique les dégâts sociaux en France (-35% d’effectifs depuis 2004, délocalisations continues) avec Renault qui reste très affaibli dans sa capacité d’innovation...

Pour la CGT, la question ne repose pas sur le devenir de C. Ghosn, mais sur la capacité des dirigeants et de l’actionnaire majoritaire qu’est l’Etat à élaborer, avec les salariés, une réelle stratégie industrielle et sociale prenant en compte les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.

C’est ce que la CGT propose et ce qu’elle va populariser dans les semaines qui viennent pour que Renault et la filière automobile française puissent retrouver toute leur place.


Communiqué de presse CGT Renault 08012020 Communiqué de presse CGT Renault 08012020