Après 5 mois d'occupation, les 333 salariés de la SAM obtiennent une première victoire

Actualité du 04/05/2022

Ils occupaient les deux usines de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) depuis le 22 novembre 2021. En jeu, éviter le démantèlement du site de production, la vente des machines à la découpe, le licenciement de 333 salariés et la disparition de la fonderie née en 1977.

Après 154 jours d’occupation des usines de Decazeville et de Viviez, les métallos de la fonderie SAM ont créé les conditions d’un projet de reprise.

Aujourd’hui, ils reprennent espoir.

« Le 25 avril, les liquidateurs (les mandataires, ndlr) ont consenti à ce que les usines, les machines et le bureau d’étude de la SAM ne soient pas vendues à la découpe, se félicite David Gistau, secrétaire départemental et membre du bureau confédéral CGT. « Ils ont signé un accord en ce sens avec l’État, la région Occitanie et les autres collectivités locales », ajoute le syndicaliste. 

Un repreneur du Lot

Et maintenant ? Un équipementier du département du Lot, MH Industries, spécialisé dans la fonderie gravité, l’emboutissage et la chaudronnerie, s’est dit intéressé et doit entamer des négociations pour le rachat des machines.

Parallèlement, la Région cherche des repreneurs pour les 24 000m2 de bâtiments. 

Les mandataires ont donné le 30 juin comme date butoir pour la présentation du projet de reprise par MH Industrie devant le Tribunal de commerce de Toulouse.  

« On l’a rencontré, il est très attaché à notre métier, à notre outil de travail et a lancé une étude avec un responsable RH, un commercial et un directeur industriel pour bâtir un projet de reprise, relate David Gistau. S’il est retenu, on saura en septembre prochain combien de salariés de la SAM seront repris et pour quelle activité.

Fierté

« C’est une page de la vie de la SAM qui se tourne dans la dignité, notre fierté c’est d’avoir évité la vente à la découpe et que notre usine soit rasée », résume David Gistau. Une lutte aussi importante que celle menée par les mineurs dans les années 60, un combat qui va compter dans l’histoire ouvrière du bassin minier aveyronnais. 

La CGT défend de nouveaux droits d'intervention pour les salariés en cas de suppression d'emploi (AGS, congé de reclassement, CSP) et des droits d'intervention sur les choix stratégiques de gestion des entreprises.

Cela passe par des négociations obligatoires dont celle sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), qu’elle soit dans l’entreprise ou territoriale, un outil de dialogue social permettant d’anticiper les stratégies de l’entreprise et ses effets prévisibles sur l’emploi et les territoires.