100 ans de l’usine du Mans : Une longue histoire de femmes et d’hommes aux côtés de la CGT

Actualité du 22/08/2019


Notre usine va fêter ses 100 ans. La CGT est historiquement la première organisation à avoir vu le jour à Renault Le Mans. Notre syndicat fait partie de l’histoire du site. Il a oeuvré et oeuvre encore pour la défense de l’emploi, des activités industrielles. Pendant plus de 40 ans la CGT a été majoritaire !

En 1920 l’usine du Mans sort progressivement de terre

Avant la deuxième guerre mondiale, le site du Mans fabriquera des armes lourdes pour l’armée Française, puis par la suite pour l’armée Allemande sous l’insistance de Louis Renault, emprisonné par ailleurs le 23 septembre 1944 pour collaboration avec l’ennemi. Le 9 mars 1943 l’usine subit ses premiers bombardements Anglais qui s’amplifieront jusqu’à l’arrivée des Américains au Mans le 8 août 1943. Dans un premier temps en septembre 1944 le conseil des ministres, présidé par le Général de Gaulle, décide de la réquisition des usines Renault. Puis en janvier 1945, un décret de nationalisation des usines Renault voit le jour.

100 ans, c’est une grande histoire de femmes et d’hommes qui ont travaillé et lutté !

Pour la CGT, les progrès industriels et technologiques doivent se traduire aussi par des avancées sociales. Des luttes entre la direction et salariés ont eu lieu par le passé.
Parmi ces conflits, il y eut d’importantes victoires sociales. En 1955, la 3e semaine de congés payés à la Régie Renault voit le jour.
Ensuite, ce sera la 4e semaine de congés payés, les actions répétées des salariés obligent la direction à accorder celle-ci en décembre 1962. A cette époque la CGT est fortement implantée chez Renault, tellement puissante qu’elle hérite du surnom de « forteresse ouvrière ». Cette victoire aura une répercussion importante car désormais l’ensemble des salariés sait que, par la lutte, il est possible d’obtenir une 4e semaine de congés payés et les salariés de l’usine du Mans y ont fortement contribué.

Le savoir-faire Renault…

L’usine du Mans compte plusieurs activités industrielles, plusieurs technologies dont la maîtrise est assurée par du personnel qualifié : la fonderie, l’usinage, l’emboutissage, la soudure, l’assemblage, les services techniques, les secteurs de maintenance et de dépannage, les ateliers centraux mais aussi les méthodes, l’ingénierie…
La CGT considère que la diversité de ces métiers, l’étendue des savoir-faire du personnel constituent un atout pour notre établissement, lui permettant d’assurer la pérennité et le développement de toutes ces activités au sein de Renault.

Nos revendications

La CGT est attachée au bon fonctionnement de l’usine, à notre efficacité de produire des
pièces châssis de qualité qui participent à la satisfaction de conduite des véhicules de la gamme Renault/ Nissan.
La CGT veut que les salariés puissent intervenir sur leur travail parce qu’il n’y a pas de qualité de vie au travail, sans travail bien fait.
La CGT défend le fait que les salariés ne sont pas seulement des exécutants, ils ont un savoir-faire, des idées d’amélioration. La CGT est là pour porter leurs revendications : Travailler humainement, efficacement, qualitativement donc quantitativement et non l’inverse !

Le réel

Les accords de compétitivité sur le site du Mans se sont traduits par une chute continuelle des effectifs .
En 2010, l’effectif était supérieur à 2400 salariés. Aujourd’hui, après ces accords, et ce malgré toutes les embauches, l’effectif au CE d’avril 2019 n’est que de 1915 salariés avec un taux d’intérimaires qui s’éleve à 467 !
Les différentes directions n’ont pas su anticiper le temps de transmission entre ceux qui partent et ceux qui les remplacent. Nous avons besoin d’emplois stables et d’organisations du travail pérennes.
Les intérimaires doivent être embauchés plus largement, l’emploi et l’amélioration des conditions de travail sont intimement liés. Ces exigences ne sont pas une charge, elles sont des atouts pour assurer à l’entreprise sa capacité d’innovation et la qualité des produits vendus.
Intérimaires, prestataires, la précarité est devenue le mode de fonctionnement quotidien de notre usine. Cela n’est pas sans répercussion sur l’efficacité du travail. Le travail que l’on nous demande d’accomplir connait une crise de « sens ». Les pertes de savoirs et compétences avec les DA non remplacés n’arrangent rien à l’affaire.
Si la modernisation a parfois du bon, elle comporte toutefois des aspects négatifs : AGV, AMH, ROBOT COLLABORATIF participent à la déshumanisation du travail. D’ailleurs, l’humain n’est pas fait pour être compétitif ! Donc plus on cherche à faire du compétitif et moins l’on prend soin de l’Humain. Et lorsque l’on regarde l’organisation de travail dans plusieurs secteurs de l’entreprise, il serait de bon ton de reparler davantage d’efficacité plutôt que de compétitivité !
De plus, les directives HSE, imposées sans tenir compte des conditions réelles de travail, décidées par un comité directeur qui a une perception tronquée vis-à-vis de la réalité du travail, nous éloignent de l’efficacité encore une fois

© photo : Association Renault Histoire